Nicolas Barjolle

Nicolas Barjolle est baptisé protestant le 2 mars 1670, au temple de Quevilly. Il est le fils de Jean Barjolle et Marie Leblond. Il devient maître maçon comme son père et son grand-père avant lui.

Il signe son contrat de mariage le 19 octobre 1698 à Rouen Anne Pigné. Elle a été baptisée protestante le 8 mars 1671 au temple de et est la fille de Jean Pigné, un maître pignevre, et de Madeleine Martel. Elle est maîtresse rubannière.

Le contrat de mariage précise que les apports de l’époux s’élèvent à 250 livres en meubles, linge et hardes et ceux de l’épouse, à 150 livres en argent et 350 livres en linge et hardes. L’époux a constitué les 150 livres en argent en une rente de huit livres et cinq sols.

Le couple aura six enfants qui atteindront presque tous l’âge adulte :

· Anne, née en 1699 ;

· Madeleine, née en 1702 (ces deux filles furent retirées à leurs parents, sans doute dans le cadre de persécutions religieuses, et placées dans le couvent des Nouvelles Catholiques de Rouen où elles finirent par abjurer, respectivement le 15 février 1720 et me 8 juin 1718 à l’âge de 20 ans et de 16 ans) ;

· Pierre Jacques Nicolas, né vers 1708 ;

· Abraham, né vers 1713, qui décèdera le 6 juillet 1758, après avoir épousé Anne Marpeley en 1737 ;

· Nicolas, probablement le fils aîné du couple dont le baptême reste à trouver, qui décèdera le 6 septembre 1741 à Rouen, après son mariage avec Marie Madeleine Busse et la naissance d’une fille, Marthe Catherine, baptisée le 26 janvier 1731 ;

· et Jean (frère mentionné dans différents actes notariés, mais sur lequel je n’ai aucun autre renseignement).

Anne Pigné décède le 29 janvier 1722 à Rouen à l’âge de cinquante ans. Nicolas Barjolle  se remarie quelques années plus tard avec Marthe Delaballe : ils signent leur contrat de mariage le 2 avril 1729 à Rouen. Elle décède à son tour le 13 septembre 1738 à Rouen. Nicolas Barjolle se remarie extrêmement rapidement une troisième fois. Ainsi il signe son contrat de mariage avec Anne Aubry le 3 novembre 1738. La future épouse apporter dans ce mariage la somme de douze cents livres dont la moitié en espèce et l’autre moitié en meubles, linges et hardes à son usage.

Ce dernier mariage durera peu. Nicolas Barjolle décède le 6 septembre 1741. Un inventaire après décès est dressé par Me Coignard le Jeune, notaire à Rouen du 19 au 24 juillet 1742 à la demande de Marie Madeleine Bussé, veuve de Nicolas Barjollen et en présence de Pierre et Jean Barjolle. Cet inventaire estime les biens du défunt à 5 000 livres.

Lors de cet inventaire, une discussion s’élève entre Marie Madeleine Bussé et ses beaux-fères. En effet, elle réclame pour sa famille, deux portraits de famille, ceux de Nicolas Barjolle et de sa première femme, Anne Pigné. Mais Pierre Barjolle intervient pour rappeler qu’il est le fils aîné que ces tableaux lui reviennent donc. Enfin, la veuve, Anne Aubry, demande à pouvoir conserver sa vie durant la jouissance du tableau de feu son époux, ainsi que la coutume le prévoit. Pierre Barjolle accède à sa demande, mais le tableau est estimé à deux cents livres que les héritiers de la veuve seront tenus de payer s’ils ne pouvaient représenter le tableau à la mort de celle-ci.

Les papiers du défunt montre qu’il louait sa maison aux Augustins. Cette maison est composée d’une cuisine au rez-de-chaussée et de deux chambres situées à l’étage. Elle dispose d’une cave à boisson, d’un jardin et d’une boutique et plâtrerie. Le mobilier est confortable mais simple, en bois de chêne ou de « sap ». La cuisine renferme une batterie de cuisine en cuivre, une vaisselle d’étain et de faïence. Dans la chambre du défunt, une armoire contient une  « éguière de cristail » et de la vaisselle d’argent pesant dix huit marcs trois onces. Le défunt possédait une garde-robe bien garnie, mais assez sobre, de couleur marron, brun et noir, à l’exception d’une redingote de drap blanche. Il avait, notamment, une montre à boite d’argent, une tabatière d’écaille, des couteaux de chasse avec leur ceinturon, des pistolets d’arçon et plusieurs bagues et bijoux garnis de pierres. Enfin, étaient répartis dans plusieurs armoires et coffres dans la maison de nombreux outils nécessaires à la construction de bâtiments et dans le jardin, l’allée, la cave et l’escalier, de nombreux matériaux de construction : ardoises, tuiles, briques, planches, pavés de terre et de grès.

Histoires de Familles

Les ancêtres de Florence Delaveau-Dardenne