Pierre Jacques Nicolas Barjolle

Pierre Jacques Nicolas Barjolle est baptisé catholique le 16 décembre 1708, à Rouen, paroisse St-Vivien. Il est le fils de Nicolas Barjolle et Anne Pigné. Il devient maître maçon comme son père, son grand-père et son arrière-grand-père avant lui.

Il signe son contrat de mariage le 28 août 1726 à Rouen Marie Catherine Guéroult. Elle est née vers 1703 à Rouen et est la fille de Thomas Guéroult, un maître peigneur et corsetier, et d’Anne Rozel.

Le contrat de mariage précise que les apports de l’époux proviennent de ses espérances dans la succession de son père. Quant à Marie Catherine Guéroult, elle apporte au mariage la somme de huit cents livres, dont trois cents en argent promis par sa tante Marie Rozel en récompense de ses bons services, et cinq cents livres en linges et hardes à son usage amassés par ses soins et bon ménage.

Le couple aura dix enfants qui atteindront presque tous l’âge adulte :

· Marie Marthe Suzanne, née en 1731 ;

· Pierre Nicolas, né le 1er janvier 1732, baptisé le lendemain  ;

· Anne Marguerite, baptisée le 4 mai 1733 (elle décèdera le 8 décembre 1756, à l’âge de vingt-trois ans) ;

· Marie Magdeleine, née le 17 septembre 1734, baptisée quatre jours plus tard ;

· Etienne Jacques François, né et baptisé le 5 octobre 1735 ;

· Marthe, baptisée le 24 octobre 1736 ;

· Jean Baptiste Nicolas, né et baptisé le 17 novembre 1737 ;

· Jean Pierre Nicolas, né le 24 juin 1740 et baptisé le lendemain ;

· Michel Jacques, né le 22 février 1742 ;

· et Marie Catherine, baptisé le 29 mai 1745.

La famille demeure paroisse St-Maclou, sur le port, près de la Porte Guillaume Lion. Mais Marie Catherine Guéroult meurt peu de temps après, le 17 août 1746. Son mari est âgé de trente-huit ans et doit élever dix enfants âgés de quinze mois à quinze ans. Il se remarie donc très rapidement. Il signe son contrat de mariage avec Marie Marguerite Parnuit le 29 décembre de la même année. Fille d’un tailleur d’habits, nommé Louis Parnuit, et de Marguerite Vattier, elle est âgée de vingt-huit ans.

Ils donneront naissance à au moins six enfants dont deux au moins atteindront l’âge adulte :

· Marie Louise Henriette, baptisée le 9 novembre 1747 ;

· Louis Alexandre, baptisé le 15 décembre 1748 ;

· François Aimable, baptisé le 3 octobre 1751 ;

· Louis Guillaume, baptisé le 6 octobre 1752 ;

· Marguerite Madeleine Suzanne, baptisé le 4 novembre 1755 ;

· et Marguerite Rosalie Adélaïde, baptisée le 9 septembre 1761.

Au cours de ces années, les enfants issus du premier mariage commencent à s’établir. La première, Marie Marthe Suzanne, épouse vers 1750, Pierre Lefèbvre, un « rozier et lamier » d’Elbeuf protestant. Les garçons suivent les traces de leur père et deviennent maîtres plâtriers et maîtres maçons à leur tour.

Pierre Jacques Nicolas Barjolle tombe probablement malade vers 1764. Un acte notarié règle sa succession le 26 mai 1764 devant Me Coignard : cet acte réserve ses filles à partage, c’est-à-dire qu’elles ne seront pas de doter, mais traitées comme leur frère lors du partage de sa succession. Sa femme reçoit aussi une procuration pour signer les marchés liés à son entreprise de bâtiment, car il ne peut plus le faire lui-même. D’ailleurs, on constate que sa signature devient au fil du temps de plus en plus tremblée et incertaine.

Il décède le 4 octobre 1765 à Rouen. Les mois qui suivent son décès sont consacrés à l’organisation de sa succession. Le 14 décembre, la tutelle de ses enfants mineurs est confiée à Marie Marguerite Parnuit. Puis la semaine suivante, Me Curay, notaire à Rouen, commence à dresser l’inventaire des biens du défunt. Cela lui prendra dix jours en tout pour tout répertorier, dix jours répartis entre le 20 décembre 1765 et le 11 janvier 1766. La fin de ce document montre que les relations entre Marie Marguerite Parnuit et les aînés de ses beaux-enfants ne sont pas au beau fixe. En effet, le fils aîné, Pierre Nicolas Barjolle, demande des comptes à sa belle-mère sur l’utilisation de sa procuration pendant la maladie de son père. Celle-ci lui rétorque qu’elle n’avait alors de comptes à rendre qu’à son époux pour cette période. Par contre, elle se dit prête à s’expliquer sur les sommes reçues et versées depuis l’ouverture de la succession. Très en colère, Pierre Nicolas quitte la maison sans signer l’acte. Cette discorde explique peut-être l’absence lors de la signature du contrat de mariage de Marie Madeleine Barjolle avec Johannes Uleric Krumes d’une bonne partie de la famille proche de la fiancée. Seuls sont présents : son frère Etienne et sa femme, et ses sœurs, Marthe et Marie Catherine Barjolle.

La succession est finalement estimée à six mille livres d’actif et trois mille livres de passif, auxquels s’ajoutent des biens immeubles qui ne sont pas évalués dans cet acte (plusieurs maisons et une auberge à l’enseigne du « Cour Dauphin »). Cet inventaire est extrêmement intéressant, car il nous permet de pénétrer dans la maison de Pierre Jacques Nicolas Barjolle, de découvrir son intérieur, sa garde-robe, mais aussi de voir comment il gérait ses affaires. Visiblement il vivait confortablement, dans une grande maison, au mobilier en bois de chêne et aux tapisseries à bouquets bleus. Il disposait même d’une pièce située au premier étage qui n’avait d’autre usage que la réception des visiteurs, puisqu’elle n’était meublée que de chaises et de fauteuils, ainsi que d’une console en marbre à pied doré. La cuisine comptait une nombreuse batterie de cuisine en fonte et en cuivre, de la vaisselle en poterie, en étain et surtout en faïence de Hollande. Il buvait du thé et du café. Derrière la maison se trouvait des dépendances dont une plâtrerie avec son four et deux hangars où étaient entreposés l’outillage et le matériel nécessaires à la construction de bâtiments, ainsi que des pièces détachées de bateau.

L’étude des nombreux livres de compte et papiers rangés dans les armoires du cabinet attenant à sa chambre montre que son entreprise de bâtiment était florissante notamment grâce à des marchés passés avec les Villes de Rouen et du Havre pour la construction ou la réfection d’édifices publics (voirie, portail d’église, tueries…). Il avait aussi constitué plusieurs rentes et surtout pris des parts dans plusieurs navires de commerce, dont certains faisaient visiblement du commerce avec les colonies et d’autres transportaient du plâtre sur la Seine.

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