Louis Desvaux-Delif et Julie Colas |
Louis Edouard Desvaux-Delif naît le 25 ventôse de l’an 9 à Guerquesalles (Orne). Ses parents s’appellent Jacques François Edouard Desvaux-Delif , un cultivateur qui deviendra ensuite propriétaire, et Thérèse Fortunée Héroult. Il est l’aîné d’au moins trois garçons (mais il y eut peut-être d’autres enfants entre le mariage de ses parents en l’an 4 et sa naissance ; en tout cas, s’il y a eut d’autres enfants, ils sont certainement morts en bas âge). Le témoin lors de la déclaration de sa naissance à la mairie est Louis Héroult, lequel est âgé de soixante-six ans et est probablement son grand-père maternel. Le 10 novembre 1822, Louis Edouard signe son contrat de mariage avec Julie Agathe Véronique Colas, qui a deux ans de plus que lui. Celle-ci est la fille de Jean Baptiste Colas, un marchand, originaire de Guerquesalles mais domicilié à Roiville et de Marie Françoise Berthelot. Elle est née le 4 ventôse de l’an 7 à Guerquesalles. Ce contrat de mariage est très précis. Il instaure entre les futurs époux un régime dotal, avec société d’acquêts. Les parents de Louis Edouard s’obligent : à donner à leur fils une somme de deux mille francs en argent (la moitié payée le matin du mariage, et l’autre moitié un an après, sans intérêt) et deux futs de tonneau contenant environ 1400 litres ; à loger, nourrir, ? et gouverner leur fils, sa future épouse et leurs futurs enfants pendant deux années du jour du mariage. A l’expiration de ce terme, ils leur fourniront un logement dans leur maison composé de deux chambres au premier étage, l’une à feu et l’autre sans cheminée, avec le grenier qui est au-dessus et une place dans la cave pour y placer les deux futs. Le jeune ménage aura le droit d’y cuire son pain, d’y faire sa lessive et d’utiliser la moitié du jardin. En outre, ils s’engagent à fournir au couple pendant six années : un tonneau de petit cidre, un cent de bonnes “bourrées” (?), et vingt-cinq kilogrammes de beurre frais. Chacune de ses fournitures est évaluée et sera rapportée sur la succession de ses pères et mères. Ainsi la nourriture de la future mariée est évaluée à deux cents francs par an, le logement promis à vingt francs par an, le tonneau de cidre à quarante francs, le cent à trente francs, et le beurre à un franc le kilo. De leur côté, les parents de Julie Agathe Véronique lui font donation de huit cents francs et des objets suivants : un lit avec un traversin, deux oreillers en plume d’oie, une couverture en coutil, une courtepointe en indienne assortie au tour de lit, ciel, venture et rideaux ; une armoire en bois de chêne contenant dix-huit draps, nappes, serviettes, essuie-mains et taies d’oreiller, le tout évalué à huit cents francs. Deux jours après la signature du contrat de mariage, la cérémonie est célébrée à la mairie de Roiville à neuf heures du matin, en présence des parents de mariés, de Louis François Gabriel Héroult, qui est cultivateur à Guerquesalles ; de Pierre Ridel, un fabricant de Crouttes, beau-frère de l’épouse ; et de deux cousins de l’épouse, François et Pierre Berthelot, fabricants, l’un à Boscrenoult et l’autre à Guerquesalles. Louis Edouard Desvaux-Delif est tisserand lors de la naissance de ses enfants. La famille reste d’abord à Guerquesalles où Julie Agathe Véronique donne naissance à un garçon Albert Edouard le 9 septembre 1823. Puis ils s’installent à Vimoutiers au Village de la Fauvetière où naît Célestine Fortunée le 6 janvier 1825. Un troisième enfant naîtra aussi Louis Edouard. Le 26 décembre 1838, Louis Edouard déclare la succession de sa belle-mère, Marie Françoise Berthelot, décédée le 28 novembre 1837 au Village de la Fauvetière à Vimoutiers. Cette succession comprend un mobilier d’une valeur de 70 francs. Louis Edouard Desvaux-Delif a sans doute assisté au mariage de sa fille avec Louis Arsène Moulin en septembre 1848 et connu les enfants de ceux-ci, Eugénie Célestine, Maria Juliette, Louis Octave Moulin, Lucie Marie Louise et Marie Jeanne. Le 13 avril 1858, la Cour d’Argentan prononce la séparation de biens entre Louis Edouard et Julie Agathe Véronique. Ils sont respectivement âgés de cinquante-sept et cinquante-neuf ans. Louis Edouard s’installe sans doute alors rue Lafayette à Vimoutiers, alors que sa femme reste au Village de la Fauvetière. Le 29 novembre 1876, Louis Edouard déclare la succession de son frère, François Edouard, décédé le 1er juin 1876. Il est lui-même bobinier et demeure à Vimoutiers. Comme son frère n’avait pas d’enfants, il hérite de ses biens avec son autre frère, Hyacinthe Gabriel, tandis que sa belle-soeur reçoit, conformément à son contrat de mariage, l’usufruit sur l’ensemble des biens de son défunt mari. Au moment du décès, la société d’acquêts comprend des biens d’une valeur de 13.678,09 francs, dont il faut retrancher les reprises de la veuve, soit 3.301,26 francs et ceux du défunt, soit 10.877,26 francs. Il reste donc 2.800,83 francs à partager entre les deux. La succession s’élève donc à 13.116,41 francs. Cinq ans plus tard, Louis Edouard meurt le 29 janvier 1881 à Vimoutiers. Il est alors rentier et a quatre-vingt-deux ans. Il habite alors dans un petit appartement composé d’une chambre et d’un grenier, situé au premier étage rue Lafayette. Le 24 février 1881, Me Sauquet procède à l’inventaire de ses biens en compagnie de Alfred Gérard Lemonnier, huissier expert qui réalise la prisée, devant Louis Aimé Provost, principal clerc d’huissier et Henri Appolinaire Pelletier, huissier. Ses biens sont évalués à 220,75 francs. Finalement la vente de ces biens a lieu le 18 mars suivant et rapporte 256,20 francs (voir page suivante). La déclaration de succession établie le 20 juin 1881 montre que les biens du défunt sont aussi constitués par une rente mobilière constituée le 4 mars 1881 devant Le Monier et 80 francs d’argent comptant, soit un total de 349,01 francs. Cette somme est partagée entre ses trois enfants : Edouard Albert, qui est voyageur de commerce à Vimoutiers ; Célestine Fortunée qui est mariée à un contre-maître blanchisseur, Louis Arsène Moulin ; et Louis Edouard, un employé de commerce à Vimoutiers. Julie Agathe Véronique Colas avait, quant à elle, renoncé à bénéficier de l’usufruit qui lui était réservé par son contrat de mariage, par acte reçu par Me Sauquet le 24 février 1881. Julie Agathe Véronique décède à son tour six ans plus tard, le 2 octobre 1887. Elle avait quatre-vingt-huit ans. Peut-être a-t-elle eut le temps de connaître deux de ses petits-enfants : Raoul Louis Octave Moulin qui a deux ans et demi et Marthe Jeanne Moulin qui a quatre mois. Après son décès, un certificat constatant qu’elle ne possédait aucun actif a été établi le 5 mai 1888. |
Histoires de Familles |
Les ancêtres de Florence Delaveau-Dardenne |
Inventaire des biens de Louis Ed. Desvaux-Delif à son décès |
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Le mobilier |
Les objets |
Les vêtements et le linge |
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dans la chambre : une petite table ronde, un guéridon avec boite, trois chaises, un petit buffet, un petit fourneau, une table de nuit, une malle en cuir, une couche de lit avec un lit de bourre, un lit de plume, un matelas, un traversin, dans le grenier : une petite table, un garde-manger, |
dans la chambre : cinq petites casseroles, deux lampes, une lanterne, un soufflet, une pincette, un gril et une chevrette, une cuillère, un couvercle, trois petits pots, deux petites assiettes, une soucoupe, un pot à lait, six bouteilles diverses, deux couteaux |
deux cadenas, deux glaces, un moulin à café, un verre, cinq soupières, une montre et une chaîne en argent n°75.391, deux brosses, un balai, une channe, une bouteille, une jatte en bois, un parapluie, un carton à chapeau, dans le grenier : un lot de chiffons, une scie, un petit lot de bois, deux paniers, |
dans la chambre : une casquette, une cravate, une blouse, deux serviettes, cinq draps de lit, une peau de mouton, deux chapeaux, une casquette, un sac de nuit, quatre blouses, trois paletots, deux pantalons, six gilets, treize chemises en coton, quatre en toile, deux chemisettes, dix mouchoirs de couleur, cinq blancs, |
onze essuie-mains, trois gilets de santé, trois caleçons, un tricot, quatre camisoles, un lot de chiffons, deux paires de sabots, deux paires de galoches, une paire de souliers, une paire de chaussettes en laine, deux en coton, un couvre-pied, une couverture en laine, une en coton. |
Louis Héroult |
Marguerite Laplanche |
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Louis Desvaux-Delif |
Julie Colas |
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